Chaque année, 100 000 jeunes décrochent du système scolaire ; 20 000 d’entre eux sont originaires des Hauts de France. L’Envol, Centre d’Art et de transformation sociale considère que l’art et la culture sont des vecteurs indispensables de la transformation sociale. La Classe Départ, projet phare de l’Envol, est née en 2016 de cette conviction sous l’impulsion de Bruno Lajara. C’est un dispositif pédagogique innovant qui vise l’insertion socioprofessionnelle de jeunes décrocheurs scolaires, adolescents et jeunes adultes en situation d’échec, de rupture sociale et d’exclusion. Initialement implanté à Arras, le projet s’est également développé à Béthune avec une promo de jeunes accompagnée (4 à Arras). L’objectif est de doubler le nombre de jeunes accompagnés par an à Béthune et d’améliorer l’accompagnement.
Aujourd’hui, un décrocheur sur cinq est issu de notre région. L’Envol propose une approche innovante du problème, une alternative pour tous ces jeunes en l’absence d’un dispositif classique adapté à leur profil ou leur situation. Les solutions actuellement proposées sont essentiellement axées sur l’acquisition de savoir-faire ; L’Envol se focalise sur le savoir-être en utilisant le levier de l’art au service d’une insertion mieux réussie. Grâce à de nombreux partenariats, notamment avec l’école de la deuxième chance, L’Envol a pu identifier ses publics cibles : des jeunes de moins de 25 ans, majoritairement issus des « périphéries », sortis tôt voire très tôt du système scolaire, en situation d’isolement social, familial, peu ou pas diplômés, non qualifiés, sans projet professionnel et parfois même sans projet personnel.
A Béthune, les jeunes sont les premiers touchés par le chômage de masse (40% contre 20.8% au niveau national). La Classe Départ y existe déjà et permet d’accueillir 13 jeunes. L’objectif est de créer une deuxième Classe Départ dans l’un des quartiers prioritaires de la ville. Avec La Classe Départ, les jeunes bénéficiaires sont les propres acteurs du projet : ce sont eux qui proposent, mettent en place et animent des actions artistiques, culturelles et citoyennes. L’issue du projet prend la forme, durant le dernier mois du service civique, d’une création (généralement un spectacle), présentée dans un établissement culturel reconnu, dans des conditions de travail similaires à celles d’artistes professionnel. Ce spectacle est inspiré directement ou indirectement des parcours de vie des jeunes. Cette dernière étape a pour objectif, d’une part, de porter la parole de cette jeunesse en situation d’exclusion et d’isolement donc et de la rendre audible et visible du plus grand nombre. D’autre part, de pousser chaque jeune accueilli à se dépasser en participant à la création d’une œuvre d’art collective.